Tout savoir sur les taux de réussite d’une FIV : des chiffres précis et détaillés

Les taux de réussite détaillés de la fécondation in vitro

Lorsque l’on fait face à des difficultés pour concevoir un enfant, la procréation médicalement assistée peut être envisagée. Cependant, il est légitime de se demander quelles sont les chances de succès d’une fécondation in vitro. Pour répondre à cette question, nous nous sommes entretenus avec le Dr Nadia Kazdar, médecin biologiste spécialiste de la reproduction et de la fertilité à la Clinique Pierre Cherest de Neuilly-sur-Seine (Unilabs France).

Les résultats de succès en France en 2020 avec le protocole de PMA

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Les chiffres clés à connaître

En France, l’Agence de Biomédecine est responsable de fournir chaque année les taux de réussite des différentes techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP ou PMA). En 2020, malgré les confinements liés à la pandémie, il y a eu un total de 123 174 tentatives d’AMP, comprenant les inséminations intra-utérines (IIU), les fécondations in vitro (FIV) avec ou sans micro-injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) et les décongélations d’embryons congelés avec ou sans don de gamètes ou d’embryons. L’ICSI représente 67% des tentatives de FIV, quel que soit l’origine des gamètes utilisés. De plus, les décongélations d’embryons en augmentation constante ont représenté 45,8% des tentatives d’AMP en 2020, contre 41,6% en 2019. Ces tentatives de transfert d’embryons congelés ont été réalisées pour près de 28 700 couples. En général, les tentatives d’AMP sont réalisées avec les gamètes des deux membres du couple dans 96,4% des cas, et avec des gamètes ou des embryons issus d’un don dans 3,6% des cas. Au total, près de 20 370 enfants sont nés grâce à des traitements d’AMP réalisés en 2020. Depuis l’évolution de la Loi de Bioéthique en août 2021, l’accès à la PMA a été élargi aux couples de femmes et aux femmes célibataires, et le critère médical d’infertilité a été supprimé. Auparavant, la PMA était réservée aux couples hétérosexuels sur indication médicale.

Insémination intra-utérine » » » » peut être reformulé simplement comme «  » »La méthode d’insémination dans l’utérus

L’insémination intra-utérine (IIU) consiste à faciliter la rencontre des gamètes en contournant la glaire cervicale. Cette technique, qui utilise les ovocytes de la femme après stimulation ovarienne, présente des taux de réussite spécifiques. En 2020, le taux de grossesse après IIU avec les gamètes du couple était de 11,9%, tandis que le taux d’accouchement était de 10,3%. En cas de don de spermatozoïdes, les taux de grossesse étaient de 23,1% et les taux d’accouchement étaient de 20,4%. Ces chiffres peuvent vous donner une idée des résultats potentiels de cette technique de procréation médicalement assistée.

La technique de l’ICSI (Injection Intracytoplasmique de spermatozoïde)

L’ICSI, ou injection intracytoplasmique de spermatozoïde, est une technique qui consiste à injecter directement un seul spermatozoïde dans l’ovule. Elle est souvent utilisée pour traiter l’infertilité masculine et permet de sélectionner le spermatozoïde le plus viable. Les taux de grossesse associés à cette technique varient selon l’origine des gamètes utilisés. En 2020, les taux de grossesse étaient de 22,3 % pour les couples utilisant leurs propres gamètes, de 26,9 % pour ceux utilisant un don de sperme, et de 23,2 % pour ceux utilisant un don d’ovocytes. En ce qui concerne les taux d’accouchements, ils étaient de 18,5 % pour l’ICSI avec les gamètes du couple, de 19,9 % pour l’ICSI avec un don de sperme, et de 19,7 % pour l’ICSI avec un don d’ovocytes.

Fécondation In Vitro sans ICSI

Lors d’une fécondation in vitro (FIV) classique, les ovocytes et les spermatozoïdes sont mis en contact, sans que les spermatozoïdes ne soient injectés dans les ovocytes. Les gamètes sont ensuite mis en culture afin que les embryons se forment naturellement. En 2020, le taux de grossesse avec cette technique était de 23 % lorsque les gamètes provenaient du couple, et de 29,3 % en cas de recours au don de sperme. Les taux d’accouchement étaient quant à eux de 18,5 % pour les gamètes intraconjugaux, et de 22,4 % en cas de recours au don de sperme.

Le transfert d’un embryon congelé (TEC) est une procédure courante en FIV où un embryon préalablement congelé est transféré dans l’utérus de la femme

En 2020, les taux de grossesse pour les transferts d’embryons congelés (TEC) variaient selon l’origine des gamètes utilisés. Pour les gamètes intraconjugaux, le taux de grossesse était de 27%, tandis que pour le don de spermatozoïdes et le don d’ovocytes, les taux étaient respectivement de 24,9% et 24,7%. En ce qui concerne les taux d’accouchement, ils étaient de 21,8% pour les gamètes intraconjugaux, 19,5% pour le don de spermatozoïdes et 21% pour le don d’ovocytes.

Pour les cas où un embryon était décongelé, les taux de grossesse étaient de 21,8% pour les gamètes intraconjugaux, 19,5% pour le don de spermatozoïdes et 21% pour le don d’ovocytes en 2020. Les taux d’accouchement étaient respectivement de 21,8%, 19,5% et 21% pour les mêmes groupes.

En ce qui concerne l’accueil d’embryons, c’est-à-dire le recours au don d’embryons par un couple infertile ou par une femme célibataire infertile, les taux de grossesse étaient de 33,3% et les taux d’accouchement de 26,3%.

Il est important de noter que la congélation d’embryons surnuméraires est souvent choisie pour des patientes à « bon pronostic », ce qui peut expliquer les résultats supérieurs obtenus par rapport aux transferts d’embryons frais.

Ces taux sont basés sur les tentatives d’assistance médicale à la procréation (AMP) en 2020, incluant les cycles d’insémination intra-utérines, les ponctions d’ovocytes pour les fécondations in vitro (FIV, ICSI), les décongélations d’embryons pour les TEC, les mises en fécondation par don d’ovocytes et les décongélations d’ovocytes pour l’ICSI.

La limite de remboursement de l’Assurance maladie pour les FIV

En France, les actes d’aide médicale à la procréation (AMP) sont entièrement pris en charge par la Sécurité sociale, quel que soit le profil du couple ou de la femme. Cette couverture s’applique jusqu’au 43e anniversaire de la future maman, et elle inclut jusqu’à 6 inséminations artificielles ou 4 cycles complets de FIV.

Il est important de préciser que lorsqu’on parle de FIV, cela comprend tout le processus, de la stimulation ovarienne au transfert d’embryon en passant par la ponction des ovocytes. Ainsi, chaque femme a droit à 4 cycles complets de FIV, et ce nombre de tentatives est réinitialisé en cas de grossesse.

La limite de 4 cycles de FIV peut sembler arbitraire, mais elle est basée sur le fait que le taux de réussite global cumulé atteint son maximum et stagne ou diminue au-delà de cette limite. Par conséquent, le coût d’une 5e FIV est considéré comme trop élevé par rapport aux chances de succès.

Il est également important de noter que la limite du nombre de tentatives n’est pas la même dans tous les pays européens. Certains pays sont plus généreux en permettant plus de cycles, tandis que d’autres sont plus stricts.

Critères à considérer: l’âge et le type d’infertilité

Les taux de réussite de la FIV peuvent varier en fonction de différents facteurs tels que le nombre d’embryons transférés, l’âge du couple ou de la femme célibataire, ainsi que les causes sous-jacentes de l’infertilité. Il est important de noter que ces chiffres doivent être interprétés avec prudence, car ils peuvent varier en fonction de la situation individuelle de chaque personne ou couple.

Les chiffres importants pour les femmes de 38, 40 et 42 ans

Selon le Dr Nadia Kazdar, médecin biologiste en Assistance médicale à la procréation, il est important pour les couples de comprendre que les taux de réussite de la FIV sont étroitement liés à l’âge de la femme. Jusqu’à l’âge de 37 ans, les taux d’accouchement sont d’environ 20%, ce qui est relativement faible. Cependant, ces taux diminuent à mesure que la femme vieillit. À l’âge de 38 ans, le taux d’accouchement tombe à 15%, puis à 10% à 40 ans, et à seulement 5% à 42 ans. Ainsi, plus la femme est âgée, plus les chances de succès de la FIV sont réduites.

Améliorer ses chances de réussite en FIV : les conseils essentiels

Pour augmenter leurs chances de réussite, il est recommandé aux personnes suivant un traitement de procréation médicalement assistée (PMA) d’adopter un mode de vie sain et une alimentation équilibrée. Une alimentation de type méditerranéenne, riche en oméga-3, est particulièrement bénéfique pour la qualité des gamètes. Il est également important d’éviter le tabac, l’alcool, les drogues, le stress et la caféine en excès. Une activité physique régulière d’intensité modérée est conseillée, tout comme un sommeil suffisant et des horaires de coucher et de lever réguliers. Ces recommandations s’appliquent à tous, même en dehors d’un parcours de PMA. Il est également conseillé aux femmes souhaitant une grossesse de prendre des suppléments d’acide folique (folates ou vitamine B9) dès le début des essais bébé.