En optant pour la vitrification de nos ovocytes, il est possible de repousser le moment d’avoir un enfant sans compromettre notre fertilité. Cela signifie que les chances de tomber enceinte restent les mêmes qu’au moment de la vitrification. Cependant, le Dr François Olivennes, spécialiste de la reproduction, recommande de limiter l’utilisation des ovocytes vitrifiés jusqu’à l’âge de 45 ans en raison des risques associés aux grossesses tardives.
Guide pratique de la vitrification des ovocytes
Le processus commence par une stimulation ovarienne, qui consiste en un traitement quotidien d’injections pendant environ dix jours. Ce traitement peut être réalisé par soi-même ou par une infirmière à domicile. Des visites médicales régulières sont nécessaires pour surveiller la réponse des ovaires au traitement et déterminer le moment optimal pour la ponction des ovocytes, en se basant sur la taille des follicules et les taux hormonaux. Ensuite, une brève intervention chirurgicale est effectuée, sous anesthésie locale ou légère anesthésie générale, au cours de laquelle le médecin prélève le plus grand nombre possible d’ovocytes.
La réalité de la congélation des ovocytes en action
Depuis le 1er juillet 2021, la France permet la congélation des ovocytes, comme de nombreux pays européens. Cependant, certains détails pratiques ne sont pas encore fixés par décret. Selon les informations actuelles, la stimulation et la ponction seront remboursées par la Sécurité sociale, mais la conservation des ovocytes ne sera pas prise en charge et coûtera environ 40 euros par an. Il est important de noter que les listes d’attente pour une FIV dans les hôpitaux français risquent d’être longues, avec une attente moyenne d’environ un an en juillet 2021. Le Dr Michaël Grynberg souligne que l’élargissement de l’accès à la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes est une avancée positive, mais il met en garde contre l’augmentation de la demande de PMA en France, qui risque d’allonger considérablement les listes d’attente. Certains pourraient donc préférer se tourner vers d’autres pays européens.
En Espagne et en Belgique, le coût de la congélation des ovocytes est estimé entre 2 000 et 3 000 €, ce qui inclut la stimulation ovarienne, le prélèvement et la vitrification des ovules. Pour la dévitrification et la FIV ultérieure, il faudra prévoir environ 1 500 € de plus. Il est également important de prendre en compte les frais de logement et de transport.
Il est recommandé de considérer la congélation des ovocytes entre l’âge de 25 et 35 ans, car la quantité et la qualité des ovocytes diminuent après cet âge. Malheureusement, la plupart des femmes qui envisagent cette option sont déjà âgées de 35 à 40 ans, lorsqu’elles réalisent que leur horloge biologique tourne et qu’il est souvent trop tard. Le conseil de l’obstétricien est donc d’y penser avant même d’y songer !
La garantie d’une future famille ?
Le Dr Olivennes souligne que la congélation d’ovocytes ne garantit pas la possibilité d’avoir un enfant, et encore moins plusieurs. Le taux de succès d’une FIV, qui est nécessaire lors de la dévitrification, est d’environ 30 à 40%. Myriam Levain, auteure de « Et toi tu t’y mets quand ? », a choisi de faire congeler ses ovocytes en Espagne à l’âge de 35 ans car elle n’avait pas de partenaire et savait que cet âge était crucial en termes de réserve d’ovocytes. Elle souligne que le traitement n’est pas anodin, avec les injections et les déplacements dans la clinique étrangère. Malgré les tabous autour de cette démarche, elle encourage les femmes à en parler, car cela leur donne simplement une chance de réaliser leur souhait de maternité plus tard.