IRM et endométriose : une imagerie précise pour une meilleure prise en charge

Le rôle de l’IRM dans le diagnostic de l’endométriose

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique où le tissu de l’endomètre se développe en dehors de l’utérus. Comment diagnostique-t-on cette maladie ? Quand est-ce que l’IRM est utilisée ? Découvrez les réponses avec Marie-Rose Galès, une patiente experte en endométriose et auteure de plusieurs livres sur le sujet.

Comprendre l’endométriose : une explication simplifiée

Il fut un temps où les douleurs menstruelles chez les femmes étaient considérées comme normales, et celles qui s’en plaignaient étaient souvent mal comprises. Heureusement, nous avons aujourd’hui une meilleure compréhension de ces douleurs et de leurs causes, notamment l’endométriose. L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui touche les femmes en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissu semblable à l’endomètre (la muqueuse de l’utérus) sur d’autres organes de la cavité abdominale, voire même sur des organes thoraciques.

On estime qu’environ 10 % des femmes en âge de procréer en France sont atteintes d’endométriose, mais ce chiffre pourrait être sous-estimé. Certaines femmes développent cette maladie dès leurs premières règles, voire même avant la puberté, tandis que d’autres peuvent ne jamais en souffrir. Il arrive parfois que l’endométriose ne soit diagnostiquée que lors d’un bilan d’infertilité, car certaines femmes ne présentent aucun symptôme.

Les symptômes de l’endométriose peuvent être très variés. Ils comprennent des règles douloureuses, souvent invalidantes, des douleurs pendant les rapports sexuels, des douleurs pelviennes chroniques, des douleurs abdominales ou localisées autour du nombril, des douleurs lombaires pouvant irradier jusque dans les jambes, des douleurs pendant la défécation et des douleurs pendant la miction.

Il est important de consulter un professionnel de la santé si vous présentez ces symptômes afin d’obtenir un diagnostic et un traitement appropriés. L’IRM est souvent utilisée pour confirmer le diagnostic d’endométriose, car elle permet de visualiser les lésions et de déterminer leur étendue.

En conclusion, l’endométriose est une maladie gynécologique courante qui peut causer de nombreux symptômes douloureux chez les femmes en âge de procréer. Il est essentiel de reconnaître ces symptômes et de consulter un médecin pour un diagnostic et un traitement appropriés.

Douleurs menstruelles et endométriose

Il est important de noter que toutes les irrégularités menstruelles et tous les cycles douloureux ne sont pas automatiquement liés à l’endométriose. Il existe d’autres affections qui peuvent affecter l’abondance et la durée des règles, ainsi que provoquer des douleurs menstruelles.

Les effets de l’endométriose sur la santé des femmes

L’endométriose est une maladie chronique qui peut causer des douleurs invalidantes chez certaines patientes atteintes de formes sévères. Ces douleurs chroniques peuvent avoir un impact important sur différents aspects de la vie des femmes touchées. Elles peuvent affecter la vie professionnelle, entraînant parfois des arrêts de travail. Elles peuvent également affecter la vie personnelle, notamment la sexualité, la fertilité ou le déroulement de la grossesse. De plus, il existe un risque d’isolement social, ce qui peut avoir un impact sur la vie sociale. La qualité de vie des patientes est donc souvent affectée et un soutien psychologique peut être recommandé.

Comment l’endométriose peut affecter la fertilité

L’endométriose est souvent associée à des problèmes de fertilité chez les femmes. En réalité, environ 30 à 40 % des femmes atteintes de cette maladie rencontrent des difficultés pour concevoir un enfant. L’endométriose peut être diagnostiquée lors d’un bilan médical pour infertilité. Elle peut affecter la fonction reproductive à différentes étapes clés, comme l’ovulation, en provoquant des troubles hormonaux, ou encore en altérant la qualité des ovocytes. De plus, elle peut perturber la fécondation et le transport des gamètes, ainsi que la nidation de l’embryon dans l’utérus. Il est important de souligner que la chirurgie de l’endométriose peut parfois réduire les chances de grossesse en traitant certaines lésions. Par conséquent, il est essentiel pour les femmes atteintes d’endométriose qui souhaitent avoir des enfants de ne pas retarder leur projet de grossesse et de se faire accompagner dès le début de leur projet de conception afin de maximiser leurs chances de devenir mères.

Dépistage et diagnostic de l’endométriose : comment les réaliser ?

Le diagnostic de l’endométriose peut être un processus long et complexe. En général, il faut en moyenne 10 ans pour poser un diagnostic. De nombreuses femmes passent par une période d’errance diagnostique qui peut durer plusieurs années avant que le diagnostic ne soit enfin établi. Le diagnostic de l’endométriose repose sur des signes cliniques évocateurs et des examens d’imagerie médicale tels que l’échographie intravaginale, l’IRM pelvienne et le scanner abdomino-pelvien. La cœlioscopie exploratrice, associée à des biopsies et des examens anatomo-pathologiques, est généralement nécessaire pour confirmer le diagnostic de manière absolue. Cependant, les examens d’imagerie peuvent permettre de diagnostiquer un grand nombre de femmes sans avoir recours à une intervention chirurgicale, la cœlioscopie étant réservée aux cas plus complexes.

IrM et endométriose : les différentes méthodes d’imagerie

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L’imagerie médicale joue un rôle crucial dans le diagnostic et le suivi de l’endométriose. Ces examens sont complémentaires les uns aux autres, ainsi qu’à la cœlioscopie. La cœlioscopie, qui peut être pratiquée sous anesthésie générale ou locale, consiste à explorer la cavité abdomino-pelvienne à la recherche de lésions d’endométriose. Si le chirurgien observe une lésion, il peut effectuer une biopsie pour confirmer qu’il s’agit bien de tissu similaire à l’endomètre. L’imagerie médicale est donc essentielle pour diagnostiquer et évaluer l’endométriose de manière précise et fiable.

IRM ou échographie : quel choix pour l’endométriose ?

Pour diagnostiquer et suivre l’endométriose, les médecins prescrivent généralement deux types d’examens d’imagerie : l’échographie intravaginale et l’IRM pelvienne ou abdomino-pelvienne. L’échographie intravaginale consiste à insérer une sonde dans le vagin pour obtenir une meilleure visualisation des organes génitaux et de la cavité abdominale. Cela permet à l’échographiste d’explorer plus facilement ces zones et de détecter d’éventuelles anomalies.
Quant à l’IRM, elle offre deux avantages majeurs par rapport à l’échographie intravaginale : elle est moins invasive et permet d’observer plus de détails. En pratique, ces deux examens peuvent être complémentaires et prescrits chez une même patiente, car ils ne permettent pas toujours de visualiser les mêmes lésions et offrent des perspectives d’exploration différentes des organes. Il est donc possible que les deux examens soient nécessaires pour poser un diagnostic précis.

Utilisation du scanner pour diagnostiquer l’endométriose

Le scanner abdomino-pelvien est rarement utilisé pour diagnostiquer l’endométriose, car l’IRM ou l’échographie sont généralement préférés. Cependant, le scanner peut être prescrit pour détecter les lésions digestives liées à l’endométriose. Contrairement à l’IRM, il est nécessaire d’être à jeun depuis 6 heures avant de passer un scanner abdomino-pelvien. De plus, plusieurs préparations sont nécessaires pour l’examen, telles que l’ingestion d’un produit opaque pour les intestins, l’injection d’un produit de contraste iodé, la réalisation d’un lavement avec un produit opaque pour le côlon et la mise en place d’un tampon vaginal pour accentuer les contrastes entre les organes de la cavité abdominale. Toutes ces étapes de préparation ne sont pas systématiques et dépendent des indications spécifiques du médecin et du radiologue. La durée du scanner est d’environ 15 minutes. Le principal inconvénient du scanner est l’exposition aux rayons X, contrairement à l’IRM.

Le moment idéal pour réaliser une IRM dans le cadre de l’endométriose et le rôle de l’IRM dans le diagnostic de cette pathologie

Lorsque des symptômes suggérant une endométriose se manifestent, les médecins ont souvent recours à des examens d’imagerie complémentaires tels que l’échographie et l’IRM pelvienne. Par la suite, il est fréquent d’effectuer des examens d’imagerie réguliers pour suivre l’évolution de la maladie chez les femmes atteintes d’endométriose. Par exemple, cela peut être nécessaire si de nouveaux symptômes apparaissent, pour évaluer l’efficacité du traitement ou après une intervention chirurgicale par cœlioscopie. Les résultats de l’IRM peuvent aider les médecins à décider s’il est nécessaire d’envisager une prise en charge chirurgicale en fonction des lésions observées. Il est important de noter que la prescription d’IRM de suivi de l’endométriose dépend du stade de la maladie, du gynécologue traitant et de l’état de santé général de la patiente, comme l’explique Marie-Rose Galès.

Impact de l’IRM sur les patients atteints de contre-indications

Il existe différentes contre-indications absolues à l’IRM, qui doivent être prises en compte avant de réaliser cet examen. Ces contre-indications incluent le port d’un pacemaker, d’une pile cardiaque ou d’un défibrillateur cardiaque, ainsi que certaines valves cardiaques spécifiques. De plus, si le patient a un neurostimulateur, des implants cochléaires, une pompe à insuline ou tout autre dispositif médical électronique implanté dans son corps, il ne pourra pas passer une IRM. De même, si le patient a un corps étranger métallique dans l’œil, il devra en informer son médecin et le radiologue, car cela peut représenter un danger lors de l’examen. Dans ces situations, il sera nécessaire d’envisager une autre modalité d’imagerie. Il est donc essentiel de bien informer les professionnels de santé de ces éventuelles contre-indications avant de réaliser une IRM.

Exploration de l’adénomyose par IRM

L’adénomyose est souvent comparée à l’endométriose car elle est considérée comme une forme utérine de cette maladie. En effet, dans l’adénomyose, les cellules de l’endomètre pénètrent dans le muscle de l’utérus. Cette condition peut être superficielle ou profonde, diffuse ou focale, selon son stade. Il est possible pour une femme de souffrir d’adénomyose sans avoir d’endométriose, et vice versa. Pour le diagnostic de l’adénomyose, les médecins prescrivent souvent des examens d’imagerie médicale, tels que l’IRM.

Le déroulement de l’IRM pelvienne : ce que vous devez savoir

L’IRM pelvienne est un examen couramment réalisé dans les centres de radiologie pour diagnostiquer l’endométriose. Il est important de prendre rendez-vous à l’avance, car il peut y avoir une attente de plusieurs semaines. Aucune préparation physique ni jeûne n’est nécessaire avant l’IRM pelvienne.

Pendant l’examen, un produit de contraste peut être injecté dans le rectum ou le vagin, ce qui permet de mieux visualiser les tissus et les organes. Parfois, un lavement rectal peut être demandé avant l’examen. La patiente est allongée dans le tunnel de l’IRM, et l’examen dure généralement une vingtaine de minutes. Il peut être bruyant en raison des sons émis par l’appareil, mais un casque avec de la musique peut être fourni pour atténuer le désagrément.

Il est important que les femmes soient informées de ce déroulement particulier de l’IRM pelvienne pour l’endométriose, car cela peut être perturbant. Elles ont le droit de refuser l’examen si elles ne se sentent pas prêtes. Les résultats de l’IRM sont généralement disponibles immédiatement après l’examen ou transmis dans les heures qui suivent. Les femmes peuvent rentrer chez elles et reprendre leurs activités normales après l’examen.

Il est essentiel de bien communiquer et de rassurer les femmes sur le déroulement de l’IRM pelvienne pour l’endométriose, afin qu’elles se sentent à l’aise et en confiance lors de l’examen.

IRM pelvienne, IRM abdomino-pelvienne, IRM abdominale : comprendre les différentes utilisations de l’IRM dans le domaine de la santé

Il existe différentes techniques d’IRM utilisées pour diagnostiquer l’endométriose, en fonction de la localisation des lésions et des symptômes décrits par la patiente. Le médecin peut prescrire une IRM pelvienne, mais il peut également recommander une IRM abdomino-pelvienne, une IRM abdominale ou même une IRM thoracique. Chaque type d’IRM cible une zone spécifique du corps et permet de détecter les éventuelles lésions causées par l’endométriose. Il est important de suivre les recommandations du médecin et de réaliser les examens nécessaires pour obtenir un diagnostic précis.

Comment choisir le radiologue pour l’endométriose

Il est important de choisir un radiologue spécialisé dans les IRM de l’endométriose pour obtenir les meilleurs résultats. Certains centres de radiologie proposent des radiologues référents spécialisés dans cette pathologie. Vous pouvez également consulter des sites internet, tels que ceux des associations de patientes, qui fournissent des informations sur les radiologues spécialisés en endométriose. Il est essentiel de prendre cette précaution, car un radiologue qui n’est pas habitué à cette pathologie peut ne pas détecter les lésions d’endométriose et conclure à tort à une IRM négative. N’hésitez donc pas à demander à ce que vos images soient revues par un radiologue spécialisé pour obtenir un diagnostic précis.

Peut-on effectuer une IRM pelvienne pendant la période menstruelle ?

Il est tout à fait possible de réaliser une IRM pelvienne pendant les règles, bien que ce ne soit pas la période idéale du cycle pour le faire. Autrefois, il était même recommandé de le faire pendant les règles, lorsque les lésions sont les plus actives. Cependant, si cela pose un problème pour certaines femmes, elles peuvent essayer de prendre rendez-vous en dehors de cette période.

Quand l’IRM ne détecte pas l’endométriose, mais des lésions sont présentes

Un résultat négatif d’IRM ne signifie pas qu’il n’y a pas d’endométriose. Il est possible que l’IRM ne détecte pas toutes les lésions de la maladie. Seule la cœlioscopie permet de visualiser toutes les lésions. Les lésions très petites et dispersées peuvent être peu visibles à l’IRM, et peuvent échapper à l’œil exercé du radiologue, explique Marie-Rose Galès. Si les symptômes de la patiente suggèrent une endométriose, le médecin peut prescrire d’autres examens pour rechercher les lésions caractéristiques, tels qu’une échographie intravaginale ou une coelioscopie exploratrice. L’endométriose affecte entre 1,5 et 4 millions de femmes en France. Un diagnostic précoce est essentiel pour mettre en place la meilleure stratégie thérapeutique et préserver au mieux la qualité de vie de la patiente. L’IRM joue un rôle important dans ce diagnostic, ainsi que dans le suivi régulier de la maladie.

Les astuces de Marie-Rose Galès

Si vous avez besoin de passer une IRM, voici trois messages importants à retenir : trouver un radiologue spécialisé en endométriose ou faire évaluer les images par un spécialiste, se renseigner sur le déroulement de l’examen et se rappeler qu’un résultat négatif ne signifie pas nécessairement une absence d’endométriose. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’endométriose, vous pouvez consulter les livres de Marie-Rose Galès, une experte en la matière. Elle a écrit « Endo & sexo – Avoir une sexualité épanouie avec une endométriose », « Endométriose, ce que les autres pays ont à nous apprendre » et « EndométriOSE : poser tes questions ». Depuis 2016, Marie-Rose Galès partage également des informations sur son blog « Endométriose mon amour.



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