Le don d’ovocytes est un espoir pour de nombreux couples ou femmes qui souhaitent fonder une famille. En 2018, 343 enfants sont nés grâce à cette méthode de procréation médicalement assistée (PMA). Cependant, ce chiffre reste encore faible par rapport à la demande de dons. Selon l’Agence de la biomédecine, il faudrait 1 400 donneuses d’ovocytes chaque année pour répondre aux besoins des couples en attente. De plus, la demande risque d’augmenter avec l’élargissement de l’accès à la PMA et les changements concernant l’anonymat des donneurs et donneuses de gamètes. Qui peut bénéficier d’un don d’ovocytes en France ? Qui peut en faire un ? Voici nos réponses.
Le don d’ovocytes : définition et explications
Il est possible qu’une femme donne certains de ses ovocytes pour aider une autre femme à devenir mère. L’ovocyte est la cellule de reproduction féminine qui se trouve normalement en grand nombre dans les ovaires. Chaque mois, quelques-uns de ces ovocytes se développent pour aboutir à l’ovulation d’un seul ovocyte, qui peut être fécondé par un spermatozoïde. En France, le don d’ovocytes est volontaire et gratuit. Les règles d’anonymat ont été modifiées en juin 2021 par l’adoption d’une nouvelle loi sur la bioéthique. À partir du 13ème mois suivant la promulgation de cette loi, les donneurs devront consentir à ce que des informations non identifiantes (motivations du don, caractéristiques physiques) ainsi que des informations identifiantes soient transmises si un enfant né de ce don en fait la demande à sa majorité. Cependant, il n’est pas possible pour l’enfant issu du don d’établir une filiation avec la donneuse ou le donneur.
Conditions pour faire un don d’ovocytes : quels sont les critères ?
En France, il existe des règles strictes pour le don d’ovocytes. Selon la loi de bioéthique de 1994, la donneuse doit être majeure, avoir moins de 37 ans et être en bonne santé. Auparavant, il était nécessaire que la donneuse ait déjà eu au moins un enfant, mais cette condition a été supprimée en 2011 afin d’encourager davantage de dons, car leur nombre est encore insuffisant.
Les personnes qui peuvent profiter d’un don d’ovocytes sont
Les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant pour diverses raisons peuvent recevoir des ovocytes donnés. Ces ovocytes sont destinés aux femmes qui n’en ont pas naturellement, qui ont des ovocytes présentant des anomalies génétiques ou qui ont subi un traitement qui a détruit leurs ovocytes. Depuis l’été 2021, les couples de femmes et les femmes célibataires sont également éligibles. Il est important que le couple receveur soit en âge de procréer et que toutes les démarches se fassent dans un cadre médical et légal strict d’assistance médicale à la procréation (AMP).
Consultation pour un don d’ovocytes : où aller ?
Il existe seulement 31 centres d’assistance médicale à la procréation (AMP) en France où les donneuses ou les receveuses peuvent être accueillies et où les prélèvements peuvent être réalisés.
Examens préalables pour la donneuse lors du don d’ovocytes
Avant de pouvoir donner des ovocytes, la donneuse doit passer par plusieurs étapes. Elle doit d’abord subir un examen clinique complet, comprenant une prise de sang pour vérifier la présence de maladies infectieuses telles que l’hépatite B et C, le sida, le cytomégalovirus, les virus HTLV 1 et 2, ainsi que la syphilis. Elle doit également faire un caryotype, qui est une analyse des chromosomes, et une échographie pelvienne pour évaluer sa réserve ovarienne. Certains centres peuvent également demander à la donneuse de consulter un généticien et/ou un psychologue. Une fois toutes ces étapes terminées, la donneuse est inscrite sur une liste avec ses caractéristiques physiques, génétiques, antécédents médicaux et groupe sanguin. Le médecin devra ensuite faire correspondre ces informations avec le profil de la receveuse, car il est important de trouver un bon appariement entre la donneuse et la receveuse.
Examens pour la receveuse lors d’un don d’ovocytes
La femme qui souhaite recevoir des ovocytes et, éventuellement, son partenaire, devront tous deux passer un test sanguin pour exclure la possibilité d’une maladie infectieuse telle que l’hépatite B et C, le cytomégalovirus, le VIH ou la syphilis. De plus, la femme devra subir un examen clinique complet afin d’évaluer la santé de sa muqueuse utérine. Quant à son partenaire, il devra passer un spermogramme pour évaluer la quantité, la qualité et la mobilité de ses spermatozoïdes.
Les actions à entreprendre par la donneuse d’ovocytes
Une fois qu’elle a donné son accord, elle doit suivre un traitement de stimulation ovarienne avec des injections d’hormones sous-cutanées tous les jours pendant environ un mois. En même temps, elle doit se soumettre à une surveillance étroite avec des échographies et des prises de sang quotidiennes pendant quelques jours. De son côté, la receveuse prend un traitement hormonal sous forme de comprimés pour préparer la muqueuse de son utérus à l’implantation de l’embryon.
Le processus du don d’ovocytes : comment ça se passe ?
Après avoir sélectionné une donneuse d’ovocytes, le médecin procède à une intervention chirurgicale pour recueillir tous les ovocytes matures disponibles, généralement entre 5 et 8. Cette procédure est réalisée sous anesthésie pour assurer le confort de la donneuse. Une fois les ovocytes recueillis, ils sont immédiatement fécondés en laboratoire avec le sperme du partenaire de la receveuse. Après deux ou trois jours, les embryons formés sont transférés dans l’utérus de la receveuse. Si d’autres embryons sont disponibles, ils peuvent être congelés et utilisés ultérieurement, dans un délai de cinq ans, si nécessaire. Ce processus de fécondation in vitro permet d’optimiser les chances de grossesse pour la receveuse.
Les dons d’ovocytes peuvent-ils avoir des effets secondaires ?
Le traitement est généralement bien toléré et la stimulation ovarienne pour le don d’ovocytes n’affecte pas la capacité de la donneuse à concevoir à nouveau. Les effets secondaires sont similaires à ceux de la stimulation ovarienne.
Quel est le pourcentage de succès d’un don d’ovocytes ?
Les chances de grossesse pour les receveuses de don d’ovocytes varient, mais elles sont principalement influencées par la qualité des ovocytes utilisés. L’âge de la donneuse est un facteur clé, car plus elle est âgée, plus les chances de grossesse diminuent. Certaines sources estiment que ces chances peuvent se situer entre 25 et 30 %.
