« Mon choix de faire un don d’ovocytes »
J’ai 33 ans et deux enfants merveilleux. Ils sont vraiment magiques. Avoir des enfants était une évidence pour moi depuis toujours. Quand j’ai rencontré mon conjoint actuel il y a sept ans, je savais qu’il serait le père de mes enfants. Et trois ans et demi plus tard, je suis tombée enceinte, sans difficulté. Ma gynécologue m’a même dit que je faisais partie de ces femmes qui tombent enceintes rien qu’en y pensant très fort… On pense souvent que tout est simple en voyant ces adorables bébés souriants, mais ce n’est pas toujours le cas. Après la naissance de ma première fille, mon mari a été diagnostiqué avec une maladie grave. Pas un petit problème qui se soigne avec un traitement, mais une maladie effrayante rien qu’à entendre son nom. Associez le cancer et le cerveau, et vous obtenez la maladie dont souffre le père de ma fille. Les questions se bousculent dans ma tête et je réalise que non, tout n’est pas si simple. Opérations, chimiothérapie, radiothérapie. On le dit guéri. Ma fille a deux ans et demi. Je tombe ensuite enceinte de façon inattendue. Je suis enceinte de sept mois et demi lorsque nous apprenons qu’il y a une récidive très violente dans le cerveau de mon mari. Il subit une opération en chirurgie éveillée. J’ai huit mois de grossesse et je ne suis vraiment pas sûre d’avoir un papa qui attende notre petite fille à sa sortie. Finalement, il est là, avec un bandage sur la tête, pour la voir naître. La vie n’est pas toujours aussi facile qu’on le croit. On pense qu’on peut faire un bébé et puis on découvre qu’on est stérile. Ou qu’une maladie de l’enfance nous empêche de procréer. Ou qu’un cancer passé nous rend moins fertile. Ou encore plein d’autres raisons. Et c’est alors qu’une vie s’écroule car notre rêve le plus cher ne pourra pas se réaliser. Moi, je connais ces vies qui s’écroulent. Alors, après avoir eu mes deux filles, je me suis dit que c’était terrible pour toutes ces mamans qui ne pouvaient pas avoir d’enfant. Je voulais donc, à ma petite échelle, offrir cette possibilité à l’une d’entre elles, ou à plusieurs. Bien sûr, mon mari ne peut pas donner de spermatozoïdes, mais moi, j’ai décidé de faire un don d’ovocytes. J’ai eu mon premier entretien la semaine dernière avec une sage-femme qui m’a expliqué en détail le déroulement de la procédure, son fonctionnement, ses conséquences, son modus operandi, et ainsi de suite. En accord avec mon conjoint (ce qui est nécessaire lorsque l’on est en couple et avec des enfants), je ferai bientôt un don d’ovocytes. Oui, c’est un processus long, contraignant, il y a des piqûres (mais je n’ai même pas peur !), c’est loin (dans mon cas, à 1h30 de route), cela peut rendre un peu malade, mais tout cela n’est rien comparé à la fatalité de ne pas pouvoir avoir d’enfant. Les années passées, le taux de réussite des demandes de don d’ovocytes était d’environ 20 %.