Les histoires inspirantes de trois mamans qui ont choisi la congélation des embryons

Que va-t-il advenir de nos embryons congelés après une FIV ? Témoignages de mamans

Trois mamans partagent leur expérience et leur point de vue sur la congélation des embryons lors d’un processus de fécondation in vitro. Elles nous racontent les implications de cette décision et comment elles envisagent l’avenir de ces embryons. Chaque situation est unique et soulève des discussions au sein du couple, que ce soit pour utiliser les embryons, les donner à la science ou les conserver en attendant de prendre une décision. Découvrez les témoignages de ces mamans qui ont vécu cette expérience.

Le sentiment de culpabilité lié à la non-utilisation des embryons congelés

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Assema, une maman de 42 ans, a partagé son expérience en procréation médicalement assistée (PMA). Elle et son mari, Sofiane, ont commencé la PMA en 2005 après avoir constaté qu’ils ne pouvaient pas avoir d’enfant naturellement. Après avoir essayé des inséminations sans succès, ils ont décidé de se tourner vers les fécondations in vitro (FIV). Grâce à leur deuxième FIV, ils ont pu accueillir leur fils Habib, né d’un transfert d’embryon frais. Deux ans plus tard, ils ont décidé de retenter l’expérience, car Habib souhaitait avoir un petit frère ou une petite sœur. Assema et Sofiane rêvaient également d’avoir une famille de deux ou trois enfants.

J’ai réussi à concevoir grâce à un transfert d’embryon, mais malheureusement j’ai fait une fausse couche peu de temps après

Même si cela a été très difficile, nous n’avons pas abandonné. En octobre 2019, j’ai subi une autre ponction ovarienne, qui a été extrêmement douloureuse en raison d’une hyperstimulation. On a réussi à prélever environ 90 ovocytes, ce qui est énorme, et j’ai ressenti chaque moment. Quatre embryons fécondés ont pu être congelés. Nous avons ensuite tenté un transfert en février 2020, après avoir pris du repos. Malheureusement, cela n’a pas abouti à une grossesse. Psychologiquement, je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que cela ne fonctionnerait pas. Mon mari, lui, était convaincu que je tomberais enceinte, comme cela avait fonctionné auparavant, même si j’avais déjà fait une fausse couche. Un autre transfert était prévu en juillet, mais j’avais alors 42 ans. Pour moi, compte tenu du fait que nous atteignions la limite d’âge pour bénéficier d’une prise en charge financière, c’était trop risqué, d’autant plus que ma première grossesse avait déjà été compliquée. À 42 ans, il y avait aussi ma propre limite. Les risques de malformations pour le bébé et de problèmes de santé pour moi étaient trop importants. Nous avons donc pris la décision de nous arrêter là. Avoir un enfant est déjà une chance énorme, d’autant plus que cela nous a pris dix ans pour y arriver !

Nous avons encore trois embryons conservés dans un état de congélation

Nous n’avons pas encore pris de décision concernant nos embryons congelés. Nous attendons une lettre de l’hôpital pour savoir quelles options sont disponibles. Nous avons la possibilité de les conserver en payant chaque année, de les détruire ou de les donner à un couple ou à la science. Pour le moment, nous avons choisi de les conserver en attendant de prendre une décision. Je ressens une certaine culpabilité de ne pas les utiliser, car il se pourrait que le prochain transfert fonctionne… Je ne suis pas favorable à les donner à la science car je pense que ce serait du gaspillage. Mon mari, quant à lui, pense que cela contribuerait à faire avancer la recherche. Nous pourrions également les donner à un couple, car il y a beaucoup de personnes en attente d’un embryon. Même si je ne saurai jamais si cela a fonctionné, car le don est anonyme, au fond de moi, je me dirais qu’il y a peut-être mon enfant quelque part. Cependant, Sofiane n’est pas d’accord avec cette idée. Nous prenons donc le temps de réfléchir, car nous devons être tous les deux d’accord sur la décision finale.

Offrir nos embryons à la recherche scientifique est une décision difficile, les détruire serait trop douloureux pour nous

Je m’appelle Léa, et j’ai 30 ans. Je suis la maman d’Ellie, qui a maintenant 8 ans. Mon compagnon et moi avons eu notre fille alors que nous étions très jeunes, et nous n’avions pas planifié d’avoir un enfant à ce moment-là. Quand nous avons décidé d’essayer d’avoir un deuxième bébé, nous avons attendu pendant un an… Malheureusement, cela n’a pas fonctionné. Après avoir passé plusieurs examens, nous avons reçu le diagnostic que nous ne pourrions pas avoir un autre enfant naturellement. La seule option qui s’offrait à nous était de recourir à une fécondation in vitro (FIV).

Le premier transfert d’embryon frais n’a pas abouti

Lors de notre première tentative de transfert d’embryon frais, cela n’a malheureusement pas fonctionné. Heureusement, nous avions un deuxième embryon fécondé qui a été congelé par vitrification. Nous avions donné notre accord pour cela, mais cela m’inquiétait beaucoup, surtout parce que c’était notre dernier embryon de cette ponction. J’étais très stressée, tandis que mon conjoint était moins préoccupé. Nous manquions d’informations en temps réel sur le processus de décongélation et les risques potentiels qui y sont associés. La vitrification est censée améliorer la décongélation, avec seulement 3% des embryons ne survivant pas selon les études. Cependant, les médecins ne fournissent pas beaucoup d’informations sur la qualité des embryons congelés. Nous sommes constamment dans l’attente pour savoir si le transfert sera possible ou non. Il serait vraiment utile d’avoir un soutien psychologique systématique, car la procréation médicalement assistée (PMA) est déjà un parcours long et compliqué, tant pour la femme que pour l’homme. L’ajout d’attente et d’incertitude rend le processus encore plus difficile et peut créer des tensions dans le couple. Dans notre cas, mon mari se sent coupable de tout ce que je dois endurer sur le plan médical, car c’est lui qui ne peut pas procréer naturellement.

Le transfert du deuxième embryon congelé n’a pas abouti non plus

Malgré le fait que le transfert du deuxième embryon congelé n’ait pas fonctionné, nous gardons espoir. Nous continuons notre parcours pour agrandir notre famille. À l’origine, je voulais avoir deux enfants en plus de notre première fille. Cependant, l’épreuve pour concevoir ce deuxième enfant a été si difficile que cela m’a traumatisée au point de ne plus vouloir d’autres enfants après lui. Secrètement, j’espère avoir des jumeaux et nous nous sommes préparés en conséquence.

Nous avons encore des essais à venir et nous allons persévérer. Si le prochain transfert fonctionne et qu’il nous reste des embryons congelés, nous envisageons de les donner à la science. Les détruire nous briserait le cœur, mais nous ne souhaitons pas les donner à d’autres familles. Ces embryons représentent une partie de nous deux et, en tant qu’enfant adoptée moi-même, je sais combien il est difficile de rechercher ses origines. Je ne souhaite pas voir un jour un enfant frapper à notre porte pour nous connaître.

« Je ressens une responsabilité de tout essayer pour leur donner une chance de vivre ! »

Lucie, une maman de 32 ans, partage son expérience de procréation médicalement assistée (PMA) pour concevoir son fils Liam, âgé de 10 ans. Après avoir rencontré son nouveau compagnon, Gabin, ils ont décidé d’avoir un enfant ensemble, mais cela ne s’est pas produit naturellement. C’est ainsi qu’ils ont découvert la fécondation in vitro (FIV). Le premier essai a été difficile pour Lucie, car elle a développé une hyperstimulation ovarienne en raison des hormones qu’elle devait s’injecter pour stimuler ses ovaires. Cela a entraîné un gonflement important au niveau de son bas-ventre et des douleurs qui rendaient difficile pour elle de s’asseoir. Malheureusement, les médecins pensaient que le gonflement diminuerait après la ponction ovarienne, mais cela n’a pas été le cas. Le lendemain de la ponction, son ventre avait doublé de volume et elle a dû se rendre aux urgences. Elle a été contrainte de se reposer au maximum, de rester allongée autant que possible, de porter des bas de contention et de recevoir des injections contre les phlébites. Cette situation a duré plusieurs jours, le temps que l’eau accumulée s’évacue et que les douleurs diminuent. Malgré ces difficultés, Lucie a gardé le silence sur sa souffrance afin de pouvoir bénéficier du transfert d’embryon frais quelques jours plus tard.

Malgré la douleur, le désir d’avoir un enfant était inébranlable !

Après avoir attendu anxieusement pendant plus de dix jours après le transfert de l’embryon, nous avons reçu la triste nouvelle que cela n’avait pas fonctionné. C’était vraiment difficile à accepter, car j’étais tellement confiante et je pensais que ça marcherait dès le premier essai. Mon conjoint, quant à lui, était plus réservé et moins optimiste. Nous avons alors décidé de congeler, ou plutôt vitrifier, les autres embryons. Malheureusement, les transferts suivants n’ont pas non plus abouti. Au total, j’ai subi quatre FIV et quinze transferts, car il est possible de faire plusieurs transferts par FIV tant qu’il y a des embryons fécondés. Je n’ai eu qu’un seul transfert d’embryon frais, après cela, j’ai directement utilisé mes embryons congelés. Mon corps réagissait trop fort au traitement, ce qui me causait une hyperstimulation, donc il était dangereux de continuer et j’avais besoin de repos entre la ponction et le transfert. En pratique, la clinique nous appelle la veille pour nous donner l’heure du transfert et, malheureusement, il peut arriver que l’embryon ne survive pas à la décongélation, mais heureusement, cela ne nous est jamais arrivé. Ce sont les médecins qui choisissent les embryons à transférer, en les classant selon leur qualité, du meilleur au moins bon. Pour moi, cela ne change rien que l’embryon soit congelé, c’est juste une petite paillette !

J’ai actuellement trois embryons qui ont été conservés par congélation

Après notre dernier transfert en janvier 2021 qui n’a malheureusement pas fonctionné, nous ne nous décourageons pas et continuerons nos efforts pour avoir un enfant. En cas de grossesse, nous n’avons pas encore pris de décision quant à l’avenir de nos autres embryons congelés. Il est difficile de se projeter dans l’avenir dans de telles circonstances. Personnellement, il me serait difficile de les donner à quelqu’un, compte tenu des épreuves que nous avons traversées pour les obtenir. Je pense donc que nous prendrons le temps de réfléchir à la meilleure façon de procéder. Peut-être envisagerons-nous un nouveau transfert avec les embryons congelés qui nous restent. Je ne peux pas imaginer ne pas les utiliser. Je me sentirais obligée de tout faire pour leur donner une chance de vivre.