Dans le témoignage d’Alban et Stéphan, un couple qui souhaite fonder une famille, ils ont été confrontés à l’absence de droits parentaux pour les couples de même sexe. Ils ont envisagé l’adoption, mais ont réalisé que cela serait compliqué pour un couple homosexuel. Ils auraient dû mentir lors de l’enquête sociale, ce qui n’était pas une option pour eux. La coparentalité était une autre possibilité, mais ils ont également rencontré des obstacles. Finalement, ils ont décidé de faire appel à une mère porteuse et ont choisi les États-Unis comme destination. Ils ont été rassurés de constater que le système juridique entourant la gestation pour autrui était bien encadré et que de nombreuses candidates étaient disponibles. Ils ont souligné que, contrairement à d’autres pays où les conditions éthiques sont souvent limitées, les États-Unis ont intégré ce concept dans la société.
Le recours à une mère porteuse : une décision à considérer
Le couple soumet un dossier auprès d’une agence spécialisée et rencontre rapidement une famille qui correspond parfaitement à leurs attentes. Ils signent un contrat où Alban sera le père biologique et Stéphan le père légal, afin que l’enfant puisse avoir à la fois l’héritage génétique d’Alban et le nom de Stéphan. Cependant, leur parcours ne fait que commencer. Ils doivent maintenant choisir une donneuse d’ovules. Aux États-Unis, la mère porteuse n’est pas celle qui donne ses propres ovules, ce qui évite tout attachement émotionnel qu’elle pourrait avoir envers le bébé. Ils choisissent une donneuse en parfaite santé qui a déjà donné ses ovules. Enfin, après un protocole médical réussi, Mélissa tombe enceinte dès le premier essai. Le bonheur est à son comble pour Stéphan et Alban, leur plus grand souhait va enfin se réaliser.
Forte inquiétude lors de la première échographie
Lors de leur première échographie, Stéphan et Alban ont eu une énorme frayeur. Un point noir est apparu à l’écran, et le médecin leur a annoncé qu’il y avait 80 % de risque que ce soit une fausse couche. Cela a été un coup dur pour les futurs papas, qui ont commencé à faire le deuil de leur enfant. Cependant, une semaine plus tard, ils ont reçu un mail leur annonçant que le bébé allait bien, que tout était en ordre. Cela a été le début d’un marathon intense pour eux. Ils ont dû effectuer de nombreux allers-retours aux États-Unis, échanger des mails quotidiens, et participer activement à la grossesse de la mère porteuse. Ils ont même enregistré des contes pour que leur bébé puisse entendre leurs voix en mettant un casque sur son ventre. Cette expérience a été très importante pour eux.
Un accouchement sans fausse note
Le jour de l’accouchement approche et les garçons attendent anxieusement derrière la porte. Ils décident de ne pas entrer dans la salle d’accouchement mais restent proches. Finalement, Bianca naît le 11 novembre et leur première rencontre est tout simplement magique. Stéphan se souvient avec émotion du moment où il a posé les yeux sur sa fille. Cela fait deux ans qu’ils attendaient ce moment et cela en valait vraiment la peine. Les deux papas restent ensuite aux côtés de leur enfant. Ils ont leur propre chambre à la maternité et assument toutes les responsabilités liées aux soins pédiatriques, tout comme les mamans. Les formalités administratives sont rapidement réglées et un certificat de naissance est établi conformément à la législation du Minnesota, où il est clairement indiqué que Mélissa et Stéphan sont les parents. Normalement, lorsqu’un enfant naît à l’étranger, il doit être déclaré au consulat de son pays d’origine. Cependant, les choses peuvent se compliquer lorsque le père est un homme ayant eu un enfant avec une femme déjà mariée. Dans ces cas-là, il arrive souvent que le dossier soit bloqué.
Le rapatriement en France
La famille nouvellement formée quitte les États-Unis peu de temps après la naissance de Bianca. Ils se sentent nerveux à la douane, mais tout se passe bien. Bianca découvre sa nouvelle maison et sa nouvelle vie. Les papas ont réussi à obtenir la nationalité française après plusieurs mois de démarches et de sollicitation de leurs relations, et ils savent qu’ils sont une exception. Alban et Stéphan savourent leur nouveau rôle de père alors que leur fille s’apprête à fêter son premier anniversaire. Ils reconnaissent que leur fille devra probablement faire face à des défis à l’école, mais ils restent optimistes car la société évolue et les mentalités changent. Ils ont l’intention de se marier, car c’est la seule façon de protéger légalement leur fille. Ils insistent sur le fait qu’Alban doit avoir le droit de s’occuper de leur enfant s’il leur arrive quelque chose.
C’est fascinant de voir les parcours différents des familles. Pensez-vous qu’il devrait y avoir plus de droits pour les couples de même sexe en France ?