Accoucher sans douleur : mythe ou réalité ?

Est-il possible d’accoucher sans ressentir de douleur ?

L’analgésie péridurale a révolutionné la prise en charge de la douleur lors de l’accouchement, offrant confort et tranquillité aux femmes enceintes. Cependant, certaines d’entre elles s’inquiètent encore de la gestion des contractions douloureuses et se demandent s’il existe des méthodes pour éviter la souffrance. Selon une enquête récente menée par Santé publique France, près de 83 % des femmes en France ont recours à l’analgésie péridurale, mais elles utilisent également des techniques non-médicamenteuses pour gérer la douleur, telles que la mobilité, les bains ou les douches pendant le travail, les massages, etc. Différentes méthodes ont été expérimentées, notamment l’utilisation de narcotiques, d’infusions de plantes, de sédatifs, de protoxyde d’azote et de traitements médicamenteux, mais leur efficacité varie.

Le docteur Lamaze : pionnier de l’accouchement sans douleur en France

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Dans les années 1950, le célèbre obstétricien français Fernand Lamaze s’est rendu à Léningrad avec une équipe médicale pour étudier une méthode d’accouchement sans douleur appelée « psychoprophylaxie obstétrique ». Cette technique, développée par les médecins Nikolaiev et Velvosky, s’inspire des théories de Pavlov et repose sur le conditionnement mental des femmes enceintes. De retour en France, Lamaze et son équipe ont amélioré la méthode en y ajoutant notamment la « respiration du petit chien » inventée par le kinésithérapeute André Bourrel. La méthode Lamaze vise à réduire l’angoisse, le stress et les douleurs de l’accouchement en préparant les femmes enceintes pendant leur grossesse et en utilisant des techniques complémentaires telles que la respiration, la relaxation et les massages.

Accoucher sans douleur par voie basse : est-ce possible ?

Dieu a dit à Ève dans la Genèse que l’accouchement serait douloureux. Cela peut être difficile de rester calme après cette déclaration biblique ! Même si des progrès ont été réalisés dans la gestion de la douleur, donner naissance à un enfant reste généralement un moment douloureux. Il n’y a pas de méthode miracle pour gérer l’intensité des contractions, mais il est rassurant de connaître les différentes étapes de l’accouchement, de se préparer en amont et d’avoir une « boîte à outils » lorsque l’on se rend à la maternité, n’est-ce pas ?

Accoucher sans ressentir la douleur des contractions, est-ce faisable ?

Il est tout à fait normal de ressentir des douleurs pendant l’accouchement. Les contractions utérines pendant le travail provoquent l’effacement et la dilatation du col de l’utérus. Il est important de comprendre que l’intensité des contractions n’est pas une attaque extérieure, mais plutôt le reflet de la puissance du corps qui travaille pour donner naissance. Cette force ne s’oppose pas aux femmes, elle émane d’elles pour donner la vie.

La douleur des contractions est redoutée par de nombreuses futures mamans et est ressentie de manière plus ou moins intense par toutes les femmes en travail. Cependant, il existe de rares cas où certaines femmes ont une variation génétique du gène KCNG4, qui est impliqué dans le circuit de la douleur. Selon une étude de l’université de Cambridge en 2020, les femmes porteuses de cette variation auraient un seuil de tolérance plus élevé à la douleur et pourraient donc accoucher sans souffrir. Cette variation génétique agit comme une sorte de péridurale naturelle en rendant nécessaire un signal beaucoup plus important pour envoyer l’information de douleur au cerveau. En d’autres termes, ces femmes ressentiraient des contractions plus fortes pendant le travail. Environ une femme sur cent serait porteuse de cette variation génétique.

Il est important de souligner que sur vingt-cinq ans de carrière, une seule patiente n’a rien ressenti pendant le travail, mais cela était dû à des contractions très espacées plutôt qu’à la génétique. Donc, il vaut mieux ne pas compter sur la génétique pour soulager les douleurs de l’accouchement.

Réduire la douleur de l’accouchement : méthodes et techniques efficaces

Il existe différentes méthodes pour mieux gérer la douleur des contractions, en plus de l’analgésie de la péridurale.

Accouchement sans douleur : opter pour une approche naturelle ou choisir la péridurale ?

Si vous vous demandez si vous devriez accoucher avec ou sans péridurale, sachez que la majorité des femmes enceintes préfèrent la péridurale. En réalité, environ 66 % des femmes souhaitent avoir recours à cette technique d’analgésie, et 83 % d’entre elles finissent par l’utiliser lors de l’accouchement. La péridurale est très efficace pour soulager les douleurs liées aux contractions utérines et à la descente du bébé dans le pelvis. Cependant, certaines femmes choisissent de donner naissance sans péridurale. Cela demande une préparation approfondie et une grande détermination. L’accouchement sans péridurale est un projet qui nécessite une préparation physique et mentale.

La méthode Lamaze : une alternative pour un accouchement sans douleur

Dans les années 1950, une nouvelle surprenante fait la une de la presse française : il est désormais possible d’accoucher sans souffrir, sans avoir recours à l’anesthésie ! Le Dr Lamaze a introduit une méthode, qu’il a découverte en URSS, dans sa maternité : la psychoprophylaxie obstétricale. Cette méthode repose sur l’idée que la douleur ressentie lors d’un accouchement normal n’est pas innée, mais culturelle. Elle est liée à des siècles de discours et de croyances qui associent inévitablement douleur et accouchement. En enseignant aux femmes enceintes comment dissocier cette association mentale, la méthode Lamaze permet de percevoir les contractions utérines comme un travail musculaire intense plutôt que comme une torture.

La méthode Lamaze repose sur des cours collectifs où les futures mamans apprennent les bases de la réflexologie pavlovienne, le fonctionnement des organes sexuels féminins, les différentes phases du travail et le déroulement de l’accouchement. Elles sont également sensibilisées aux gestes et aux comportements à adopter en fonction de leur ressenti. L’objectif est de les aider à aborder leur accouchement sans peur ni stress, en sachant quoi faire pour éviter la douleur. Pendant l’accouchement, tout est mis en place pour préserver leur équilibre fragile : la salle commune est exclue, le personnel médical doit être calme et attentif, et la parturiente est guidée et rassurée tout au long du travail.

Et ça fonctionne : d’après les résultats publiés par Lamaze, 70 % des femmes préparées grâce à cette méthode n’ont pas ou peu souffert lors de leur accouchement ! Ces résultats probants ont même conduit, en juin 1956, à l’autorisation de remboursement des cours de préparation à l’accouchement par la Sécurité sociale. Cette mesure est toujours en vigueur aujourd’hui, avec un remboursement à 100 % pour 7 séances de préparation à la naissance.

La méthode Bonapace : une approche pour accoucher sans douleur

D’autres méthodes, comme la méthode Bonapace, ont été développées pour soulager naturellement la douleur de l’accouchement. Cette méthode, créée par Julie Bonapace au Québec, repose sur la compréhension de la douleur et de ses mécanismes de transmission dans le corps afin de mieux la gérer. En stimulant des points réflexes, appelés points gâchettes, on crée une autre douleur qui entraîne une confusion dans le cerveau et favorise la libération d’endorphines. Cette technique permettrait de réduire de 50% la douleur pendant l’accouchement.

Autres méthodes pour accompagner l’accouchement

L’acupuncture, la sophrologie et l’hypnose sont des pratiques complémentaires qui peuvent être utilisées pour faciliter l’accouchement et gérer les contractions sans stress. Par exemple, l’hypnose peut aider les futures mères à diminuer leur perception de la douleur en se concentrant sur une douleur fictive dans une partie spécifique du corps. Prendre un bain chaud peut également favoriser la détente musculaire et soulager les tensions dans le bas du dos. Une technique populaire sur les réseaux sociaux consiste à serrer un peigne en bois dans sa main aussi fort que la douleur ressentie, ce qui permet de délocaliser la douleur et de l’inhiber. Enfin, pratiquer des respirations lentes et profondes peut aider à se détendre et à mieux supporter les contractions.