Les ovaires multifolliculaires : comprendre ce phénomène hormonal

Ovaires multifolliculaires : explication, signes et thérapie

Vous venez d’apprendre que vous avez des ovaires multifolliculaires. Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce grave ? Est-ce que cela peut affecter votre capacité à tomber enceinte ? Ne vous inquiétez pas, nous allons tout vous expliquer.

Follicules ovariens en plus grand nombre et de taille accrue

Comprendre la signification de l’échographie

Un ovaire multifolliculaire est caractérisé par la présence de nombreux follicules, généralement plus de 10. Les follicules sont de petits sacs qui contiennent les ovocytes, futurs ovules qui seront expulsés lors de l’ovulation. Normalement, lors d’un cycle menstruel naturel, un follicule dominant se développe et expulse un ovocyte lors de l’ovulation, tandis que les autres follicules restent immatures et attendent leur tour. L’ovaire multifolliculaire est diagnostiqué grâce à une échographie qui révèle la présence de plusieurs follicules de taille similaire, disposés en couronne à l’intérieur de l’ovaire. On parle également de dystrophie ovarienne dans ce cas.

Les symptômes associés aux ovaires multifolliculaires

Il arrive parfois que le diagnostic d’ovaires multifolliculaires soit posé de manière fortuite, sans aucun symptôme associé. Cependant, la plupart du temps, cette condition est accompagnée d’autres symptômes tels que des difficultés à concevoir ou à repérer l’ovulation, des cycles menstruels irréguliers, des douleurs pelviennes, ainsi que d’autres symptômes tels que l’acné, l’hirsutisme, l’obésité et le diabète si cette condition est due à une pathologie sous-jacente.

Conséquences sur l’ovulation et la fertilité: quels impacts ?

Les ovaires multifolliculaires peuvent causer des symptômes qui peuvent affecter la fertilité, comme des cycles menstruels irréguliers ou désorganisés, et des difficultés à ovuler ou à détecter l’ovulation. Heureusement, ces problèmes de conception peuvent souvent être résolus grâce à des médicaments. Avoir des ovaires multifolliculaires ne signifie pas automatiquement être condamnée à l’infertilité ou à des traitements médicaux avancés. Pour certaines femmes, des médicaments pris à domicile peuvent suffire pour concevoir, tandis que d’autres pourraient nécessiter une aide médicale plus poussée. N’hésitez pas à consulter votre professionnel de santé (gynécologue ou sage-femme) pour discuter de vos options et comprendre les implications et les conséquences éventuelles.

Différences entre l’ovaire multifolliculaire et le syndrome des ovaires polykystiques

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Les ovaires multifolliculaires peuvent être présents dans deux maladies, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et l’aménorrhée hypothalamique fonctionnelle. Cependant, il est possible d’avoir des ovaires multifolliculaires sans aucun problème de santé, bien que ce soit rare. Généralement, les ovaires multifolliculaires sont associés au syndrome des ovaires polykystiques, qui peut varier en intensité.

Le SOPK se caractérise par des difficultés à ovuler, de nombreux follicules visibles à l’échographie et des symptômes hormonaux. En plus de l’échographie, des analyses sanguines sont souvent nécessaires pour mesurer les hormones masculines, comme la testostérone. Ces niveaux élevés d’hormones masculines peuvent provoquer divers symptômes tels que l’obésité, des problèmes métaboliques, une prise de poids, une pilosité excessive, de l’acné et la perte de cheveux. Il peut également y avoir une augmentation des hormones féminines en raison de la difficulté à ovuler.

Le SOPK peut être difficile à diagnostiquer car il peut se manifester uniquement par des signes échographiques et biologiques, sans aucun symptôme physique. Les causes du SOPK semblent être multiples, avec des facteurs génétiques et environnementaux, notamment l’exposition aux perturbateurs endocriniens.

Une autre condition possible : l’aménorrhée hypothalamique fonctionnelle

En cas d’aménorrhée hypothalamique fonctionnelle, les règles peuvent être absentes en raison de divers facteurs tels qu’un stress intense, un choc psychologique ou une perte de poids. Les troubles alimentaires, comme l’anorexie ou la boulimie, peuvent également entraîner des règles irrégulières voire absentes, ainsi que des ovaires multifolliculaires (OMF).

Grossesse avec ovaires multifolliculaires

Si vous essayez de tomber enceinte mais que cela fait plusieurs mois que vous avez des rapports réguliers sans succès, il est recommandé de suivre une courbe de température en prenant votre température tous les jours à la même heure avant de vous lever. Il est également conseillé de faire des tests d’ovulation pour identifier votre période d’ovulation ou constater si vous n’ovulez pas régulièrement. C’est la première étape avant d’envisager un traitement.

Ensuite, votre gynécologue pourra prescrire des examens complémentaires tels qu’une échographie et des analyses de sang pour déterminer le traitement approprié. Les ovaires multifolliculaires ne sont pas synonymes de stérilité et ne sont pas toujours un signe d’infertilité, car la situation peut s’améliorer naturellement après quelques mois. Cependant, si la situation persiste, des médicaments pour induire l’ovulation peuvent être envisagés pour aider votre corps à ovuler et réguler vos cycles.

Une fois que vous êtes enceinte, les risques de complications sont très faibles car le corps jaune (anciennement le follicule qui a conduit à l’ovulation) domine et inhibe la croissance des autres follicules, puis le placenta prend le relais. Vos ovaires sont alors au repos.

Quelles sont les options de traitement disponibles ?

Une aide médicale pour stimuler l’ovulation

Si vous souhaitez concevoir un enfant et que vous avez des difficultés à tomber enceinte malgré des rapports réguliers pendant plusieurs mois, il est possible de recourir à une assistance médicale à la procréation. Ne vous inquiétez pas, dans un premier temps, si aucune autre pathologie n’est présente (comme l’endométriose, l’adénomyose ou l’azoospermie), vous pouvez être pris en charge en dehors d’un centre de procréation médicalement assistée, que ce soit à l’hôpital ou chez un gynécologue en cabinet. Le traitement consistera alors à prendre un inducteur d’ovulation, généralement le citrate de clomifène (Clomid), associé ou non à une injection d’Ovitrelle (choriogonadotropine alfa) pour stimuler l’ovulation. Si ce traitement échoue après plusieurs tentatives, d’autres médicaments peuvent être envisagés avant de recourir à une assistance médicale à la procréation.

Améliorer son mode de vie pour lutter contre les troubles hormonaux et les problèmes de règles

Lorsque les ovaires sont multifolliculaires à cause du syndrome des ovaires polykystiques, il est recommandé de suivre des règles hygiéno-diététiques telles qu’une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et une perte de poids en cas de surpoids ou d’obésité. La prise d’une pilule oestroprogestative peut également être conseillée pour limiter l’action des hormones androgènes et réguler le niveau d’œstrogènes en l’absence d’ovulation. Dans certains cas, des médicaments pour l’acné ou le diabète peuvent être prescrits, en tenant compte des avantages et des risques potentiels de ces traitements.

Si vous souhaitez tomber enceinte et que les traitements inducteurs d’ovulation n’ont pas fonctionné, une chirurgie ovarienne appelée « drilling » peut être envisagée. Cette opération, réalisée par coelioscopie, consiste à effectuer de petites perforations dans la surface des ovaires afin de favoriser des ovulations normales et des grossesses spontanées. Cette approche est considérée comme une alternative à la fécondation in vitro, qui peut entraîner plus d’effets secondaires chez les patientes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques.

Enfin, lorsque les ovaires multifolliculaires sont causés par une aménorrhée hypothalamique fonctionnelle, le traitement consiste d’abord à identifier la cause sous-jacente telle qu’un trouble alimentaire ou le stress, et à agir dessus. Dans les cas d’anorexie ou de boulimie, un changement de régime alimentaire et une prise en charge psychologique et médicale adaptée peuvent permettre un retour à des cycles menstruels « normaux » avec une ovulation et des règles plus régulières.