Les risques et liens entre le SOPK et la fausse couche : quelles sont les informations importantes à connaître ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) peut entraîner des difficultés à concevoir en raison de problèmes d’ovulation. Mais est-il lié à un risque plus élevé de fausse couche ? Le Dr Philippe Deruelle, gynécologue, répond à cette question.
Sopk et fausse couche : quel est le lien entre les deux ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble hormonal et ovarien qui affecte environ une femme sur dix. Les symptômes du SOPK incluent des problèmes gynécologiques tels que des cycles menstruels irréguliers ou absents, une infertilité et une production excessive de testostérone, ce qui peut entraîner une hyperpilosité, de l’acné et une chute des cheveux. Le SOPK peut également provoquer des problèmes métaboliques tels que le surpoids, la résistance à l’insuline et le risque de diabète de type 2.
L’échographie permet de diagnostiquer le SOPK en identifiant des follicules immatures sur les ovaires. Ces follicules ne se développent pas normalement et perturbent le fonctionnement de l’ovaire. En raison de l’absence ou de la rareté de l’ovulation et des cycles menstruels irréguliers, il peut être difficile de repérer la fenêtre de fertilité, c’est-à-dire la période la plus propice pour concevoir un enfant. Dans certains cas, des tests d’ovulation peuvent suffire, mais dans d’autres cas, une stimulation ovarienne ou une fécondation in vitro peuvent être nécessaires pour augmenter les chances de grossesse.
Il est important de consulter un professionnel de la santé pour obtenir un diagnostic et un traitement appropriés en cas de symptômes du SOPK.
Les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) présentent-elles un risque accru de fausse couche ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est associé à un risque accru de fausse couche, bien que les raisons exactes ne soient pas encore clairement connues. Selon le professeur Philippe Deruelle, spécialiste en gynécologie-obstétrique au CHU de Montpellier, il existe une corrélation statistique entre le SOPK et les fausses couches. Cependant, il est important de noter que le SOPK lui-même n’est peut-être pas directement responsable de ce risque élevé. Il est possible que d’autres facteurs liés au SOPK, tels que des déséquilibres hormonaux, l’obésité ou des problèmes de thyroïde, jouent un rôle prédominant dans les fausses couches chez les femmes atteintes de SOPK. Il est également souligné que les études scientifiques sur ce sujet sont complexes à réaliser en raison de la variété des degrés et des formes du SOPK, ainsi que de l’absence de consensus sur sa définition.
En revanche, des recherches indiquent que le SOPK est associé à un risque plus élevé de diabète gestationnel, d’hypertension artérielle et de prééclampsie chez les femmes enceintes. Heureusement, grâce à un suivi médical adéquat, la majorité des femmes atteintes de SOPK parviennent à mener leur grossesse à terme et à donner naissance à un bébé en bonne santé.
Il est important de rappeler que la majorité des fausses couches, qui surviennent généralement au premier trimestre de la grossesse, sont causées par des anomalies génétiques de l’embryon qui ne lui auraient pas permis de se développer normalement. Bien que cela puisse être difficile à entendre, une fausse couche est une épreuve douloureuse et un véritable deuil à faire. Malheureusement, les fausses couches sont fréquentes, puisqu’une grossesse sur quatre se termine ainsi et qu’une femme sur trois en vivra une au cours de sa vie.
Optimiser vos chances de concevoir et minimiser le risque de fausse couche
Il n’existe pas de traitement spécifique pour prévenir les fausses couches chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) en l’absence de signes d’alerte ou d’antécédents. Cependant, certaines habitudes de vie peuvent être adoptées pour augmenter les chances de tomber enceinte et de mener une grossesse à terme.
L’hygiène de vie joue un rôle important dans le SOPK et la qualité des ovocytes. Si vous êtes en surpoids ou obèse, perdre du poids peut être bénéfique, mais il est préférable de consulter des professionnels de la santé pour éviter les régimes yo-yo. Adopter une alimentation saine et équilibrée, riche en glucides complexes (céréales complètes), en fruits et légumes, ainsi qu’en oméga-3 (présents dans les poissons gras et certaines huiles végétales), est vivement recommandé. Ce type d’alimentation, similaire au régime méditerranéen, a prouvé son efficacité pour améliorer la fertilité et la santé en général. De plus, cela aide à réguler la glycémie et réduit le risque de diabète.
Comme pour toute femme souhaitant concevoir, il est recommandé aux femmes atteintes du SOPK de réduire, voire d’éliminer, leur consommation d’alcool, de tabac et de drogues dès la période de conception. Une supplémentation en acide folique (vitamine B9) est également recommandée afin de réduire le risque de fausse couche et de malformations du tube neural chez l’embryon. Cette supplémentation peut être prescrite par un professionnel de la santé lors d’une consultation préconceptionnelle.
Il est important de demander l’avis d’un professionnel de la santé avant de prendre des compléments alimentaires censés améliorer la fertilité, car ils peuvent être coûteux et ne pas être nécessaires. L’inositol, un glucide également appelé vitamine B7, est un complément alimentaire en vente libre qui a été étudié chez les femmes atteintes du SOPK. Deux études ont montré son effet bénéfique sur la maturation des ovocytes et la régulation du cycle menstruel. Cependant, il est préférable de consulter un professionnel de la santé avant de l’utiliser.
Il est important de souligner que ces recommandations ne sont pas des traitements spécifiques contre les fausses couches chez les femmes atteintes du SOPK. Il est toujours préférable de consulter un professionnel de la santé pour obtenir des conseils adaptés à votre situation individuelle.
Le lien entre SOPK et fausse couche est inquiétant, quels traitements conseillez-vous ?
Merci pour cet article ! Avez-vous des conseils pour améliorer la fertilité ?